Le sondage à la pêche

 

 

 Le sujet de cette page n’est pas de vous demander un quelconque avis sur une technique ou une autre, encore moins sur vos pratiques de pêche. Le seul sondage dont nous parlerons est celui dont dépend en grande partie la réussite d’une sortie de pêche. Beaucoup trop de pêcheurs négligent ce point pourtant primordial, il permet de déterminer la meilleure approche d’un poste, les possibilités de le pêcher, la façon d’amorcer, le choix de la technique appropriée. Le sondage ne concerne pas uniquement les pêches avec des lignes flottantes, il est presque aussi important dans les pêches en plombée (carpe, feeder…) où il permet d’estimer sur un poste l’endroit le plus propice. La pratique habituelle et minutieuse du sondage est une des raisons du succès régulier de certains pêcheurs. Négliger ce préalable c’est s’exposer aux échecs répétés, sauf à avoir énormément de chance, mais vous et moi savons bien qu’il est illusoire de toujours compter sur elle !

 

Il existe trois bases techniques principales de pêche : la canne avec une ligne flottante, la canne équipée d’un moulinet avec toujours une ligne flottante, et enfin les pêches en plombée. Nous allons pour chacune de ces trois bases poser quelques principes et essayer de comprendre comment analyser ce que nous aurons constaté. À partir de nos déductions nous tenterons de décrire les différentes approches possibles de la pêche, sans oublier que le poisson est seul à décider et que de nombreux critères tels que la température de l’eau, la pression atmosphérique, la saison, la qualité de l’eau … viendrons obligatoirement influer sur la pêche et sur le comportement des poissons.

sondes

Il existe trois bases techniques principales de pêche : la canne avec une ligne flottante, la canne équipée d’un moulinet avec toujours une ligne flottante, et enfin les pêches en plombée. Nous allons pour chacune de ces trois bases poser quelques principes et essayer de comprendre comment analyser ce que nous aurons constaté. À partir de nos déductions nous tenterons de décrire les différentes approches possibles de la pêche, sans oublier que le poisson est seul à décider et que de nombreux critères tels que la température de l’eau, la pression atmosphérique, la saison, la qualité de l’eau … viendrons obligatoirement influer sur la pêche et sur le comportement des poissons.

 

Le premier cas, le plus simple, c’est la pêche avec une canne et une ligne flottante, on utilise de préférence une sonde grenouillère qui se pince directement sur l’hameçon. La première chose à faire, en amenant la ligne parfaitement à l’aplomb du scion, est de régler le flotteur sur la ligne de manière à ce que seule l’antenne dépasse lorsque la ligne est légèrement tendue.  Le fond de la rivière est rarement de niveau et de surface uniforme, il est important d’avoir une idée de sa configuration. Le travail suivant consiste donc à positionner la ligne à l’amont de la coulée et à la déplacer vers l’aval par petits bonds en repérant au flotteur les variations du profil du fond. Procédez de la même manière, mais cette fois du bord vers le large pour apprécier la déclivité depuis la berge. La sonde trainée sur le fond permet de détecter les risques d’accrochage (bois, cailloux, herbiers…) En utilisant une sonde assez lourde, vous pourrez, chaque fois que celle-ci tape le fond, avoir une idée de la nature du fond (vase, sable, cailloux) un petit « toc » sur le dur ou une sensation molle sur la vase ou les herbiers. Après avoir patiemment cartographié le fond vient le moment des choix. Le sondage perpendiculaire à la berge vous aura peut-être permis de déceler une cassure ou un pied de pente, ce sont des lieux où vous avez de grandes chances de trouver les poissons. Il est rare que le fond de la rivière soit plat et régulier, pour une pêche près du fond on réglera donc la ligne sur la plus grande profondeur, pour éviter d’accrocher trop souvent, on retiendra un peu la ligne dans la partie la moins profonde. Le réglage pourra bien sûr être affiné en action de pêche. Lorsque le fond est trop irrégulier, il est possible de pêcher en passant juste au-dessus des obstacles, mais il est difficile alors de séduire les plus beaux poissons qui se nourrissent principalement sur le fond. Sur un espace propre et régulier, il sera envisageable de faire trainer le bas de ligne de quelques centimètres à plusieurs dizaines de centimètres et pêcher en retenant fortement la ligne ou en la bloquant totalement, si les gros poissons sont sur l’amorce, émotions fortes assurées ! L’amorçage devra être effectué en tenant compte de ce relevé, la moindre cuvette apparue au sondage sera l’endroit idéal pour déposer l’amorce, de même que la moindre cassure. Attention aux pentes où les boules d’amorce peuvent rouler, n’hésitez pas à aplatir un peu les boules.

 

sondage

 

 

Amorce et amorçage

 

Première vérité, au risque de décevoir ceux qui venaient ici espérant y trouver l’amorce miracle, elle n’existe pas ! C’est du moins la conclusion à laquelle je suis arrivé après quelques décennies de pratique. Je ne manquerais pas de vous informer si, par miracle, dans mon entourage quelqu’un la découvrait. Mais si vous parvenez à avoir la bonne amorce au bon endroit et au bon moment, ce ne sera déjà pas si mal.

Depuis toujours, les pêcheurs ont cherché à attirer les poissons pour en faciliter la capture, la solution la plus simple étant de les regrouper en distribuant un peu de nourriture. Il est même possible en partant de ce principe d’amener les poissons à se nourrir principalement que de ce que nous leur proposons, c’est l’accoutumance. Les quantités distribuées doivent être raisonnables, trop vous gavez les poissons, vous risquez que l’excédent non consommé se décompose sur votre coup, pas assez-il repartiront aussi vite qu’ils sont venus. Cette notion de quantité raisonnable est très variable suivant que vous rechercherez les carpes ou les gardons, la puissance des courants, et la densité estimée des poissons dans le secteur. Sur un amorçage destiné à un poisson en particulier, il n’est pas rare que d’autres espèces s’invitent, n’oubliez pas d’en tenir compte, l’appétit des poissons varie aussi grandement en fonction de la saison et de la température de l’eau, trop froide les poissons bougent peu et se nourrissent peu, trop chaude elle est pauvre en oxygène ce qui entraîne une perturbation du métabolisme. En règle générale l’activité des cyprinidés augmente entre 10 et 20 degrés de température de l’eau et décroît en dessus et en dessous.

amorc

 

Commençons par les solutions les plus simples, si vous pêchez au blé, chènevis ou autres graines, la méthode pratique et efficace est d’amorcer votre coup pendant trois ou quatre jours avant la pêche en distribuant en quantité modérée et à heures régulières, les graines que vous utiliserez en pêche, l’important est d’habituer les poissons à venir se nourrir sur cet endroit à un moment précis. Si vous connaissez bien la place que vous n’amorcez pas de souci, mais dans le cas contraire il est fortement recommandé de faire une reconnaissance préalable, canne en main, pour s’assurer que l’emplacement est pêchable. Vous pouvez également préparer votre coup avec une amorce classique, composée de farines et agrémentée d’esches.

 

 

 

Beaucoup de pêcheurs, pour de multiples raisons, choisissent d’amorcer en commençant la partie de pêche, dans ce cas plusieurs solutions sont possibles. Si vous envisagez une pêche près du fond ou à caler, la première est de procéder après un sondage minutieux à un amorçage massif à l’aide d’une amorce plus ou moins lourde et collante suivant le courant et la profondeur. La taille des boules d’amorce va de celle de la simple mandarine, a celle d’une grosse orange, le nombre de boules ? De six ou sept petites boules en étang pour une pêche de gardon, à quinze ou vingt grosses boules en grande rivière fréquentée par des troupeaux de brèmes. Le bruit produit par un tel bombardement peut parfois agir comme un répulsif pour les poissons, si c’est le cas la solution est de déposer patiemment l’amorce par petites boulettes à l’aide d’une coupelle de scion, le rappel se fera de la même manière. Sur certains parcours très fréquenter le poisson peu aussi réagir favorablement à ce bruit, il signifie que le festin peut commencer, le rappel devra alors être régulier et bruyant. La seconde solution, adaptée aux pêches à décoller au-dessus du fond jusque sous la surface pour l’ablette, consiste en un amorçage de rappel uniquement, à un rythme régulier qui s’adaptera au comportement du poisson en cours de pêche (à chaque coulée, ou une sur deux ou trois). Nous reviendrons sur la conduite de l’amorçage après avoir parlé des amorces et de leurs préparations.

 

 

 

 

Les amorces sont essentiellement composées de farines en mélanges, elles peuvent être additionnées de terre pour les alourdir les rendre plus compactes ou moins nourrissantes. Elles peuvent également être aromatisées pour cibler plus particulièrement une espèce. Que vous choisissiez une amorce du commerce ou votre recette maison, l’important est que votre amorce soit adaptée aux poissons recherchés, aux conditions de pêche et à la saison. Les farines utilisées pour composer une amorce ont chacune des caractéristiques mécaniques, nutritives et aromatiques.

 

 

 

 

Les caractéristiques mécaniques

 

 

 

 

La densité, en fonction de cette densité une farine coulera plus ou moins vite les farines les plus grasses non seulement ne coulent pas facilement, mais elles absorbent également moins d’eau au mouillage, ces éléments orienteront nos choix selon l’amorce que nous souhaitons obtenir.

 

 

 

 

La granulométrie, soit la taille des particules qui la compose, les grosses particules seront facilement repérées et consommées par les poissons, elles peuvent aussi les gaver rapidement. Les particules les plus fines seront facilement entraînées par le courant et battront le rappel des poissons plus éloignés, elles ont un rôle d’excitation alimentaire et nourrissent peu nos invités. Attention à ne pas les décevoir, une amorce sans particules consommables pourrait rapidement les rebuter, les esches ajoutées à l’amorce jouent un rôle primordial dans cette recherche de nourriture. Autre point important, la couleur, le mélange final sera plus ou moins foncé en fonction des couleurs naturelles des farines utilisées, ceci n’est pas anodin, nous en reparlerons donc par la suite.

 

 

 

 

Le pouvoir collant

 

 

 

 

Toutes les farines ne collent pas de la même manière, essayez de mouiller un peu de farine de blé vous obtenez une pâte, faites de même avec du chènevis moulu, je vous mets au défi de confectionner une boulette qui se tienne. Une bonne amorce devra en fonction des choix et conditions de pêche contenir plus ou moins d’éléments collants ou dispersants. Collante et lourde pour les pêches de fond dans le courant, légère et dispersante pour les ablettes en surface, entre les deux une infinité de possibilités. Dans une moindre mesure, vous pouvez aussi agir sur la façon de travailler de votre amorce en serrant plus ou moins vos boules et, comme nous le verrons plus loin en agissant sur le mouillage des farines.

 

 

 

 

Les caractéristiques alimentaires

 

 

 

 

Le pouvoir nutritif

 

 

Ces farines sont principalement issues de graines ou de végétaux, à chacun ses qualités nutritives, minéraux, protéines, lipides… Il faut donc être très vigilant pour composer un « menu équilibré », les besoins et habitudes alimentaires des poissons variant en fonction de la saison et des températures, il faudra trouver un juste équilibre pour les intéresser sans pour autant les gaver. Plus il fait froids moins ils se nourrissent, ils se concentrent alors sur les protéines animales, le choix ira donc vers des farines peu nutritives améliorées d’esches animales en petite quantité. Quant au contraire les températures sont idéales, il ne faut pas hésiter à proposer un plat copieux, leur instinct les poussant toujours de se nourrir au moindre effort. Le pêcheur s’efforcera de maintenir au mieux l’excitation alimentaire par un rappel judicieusement dosé, ne perdez pas de vue qu’un troupeau de brèmes en pleine euphorie vous nettoient la place en un rien de temps.

 

 

 

 

Les qualités aromatiques

 

 

Elles séduisent d’abord le pêcheur, une amorce à l’odeur agréable ce n’est après tout pas plus mal. Les poissons n’ayant pas notre sens olfactif ont probablement d’autres critères de choix que les nôtres, il n’empêche que certaines substances aromatiques font parfois la différence, ne nous en privons pas et accordons également à certaines farines le pouvoir de séduire les poissons.

 

 

 

 

La composition des amorces

 

 

 

 

La liste des produits utilisable pour composer une amorce est impressionnante, comme je n’ai pas vraiment envie de refaire ce que d’autres on fait si bien avant moi, je vous renvoie sur le site de la boite à pêche avec un tableau détaillé qui recense un grand nombre de produits. Vous pourrez trouver d’autres informations sur internet ainsi que dans de nombreux ouvrages.

 

 

 

 

 

Vous pouvez également utiliser les amorces du commerce, beaucoup sont de bonne qualité et sont utilisées par les compétiteurs. Elles peuvent être mélangées entre elles pour conjuguer leurs particularités, il est également possible d’y ajouter certaines farines pour les modifier ou les aromatiser. Elles se classent par famille :

 

 

 

 

Les amorces pour le fond, collantes, généralement à forte granulométrie, vous pourrez les alourdir avec de la terre pour favoriser la tenue dans le courant ou les rendre moins nourrissantes. Vous pouvez les rendre encore plus collantes en ajoutant des farines type PV1, pain d’épice…. Du tourteau de maïs que vous prendrez soin de laisser gonfler dans de l’eau très chaude jusqu’à obtenir une bouillie à laquelle vous ajouterez vos farines sèches, vous pouvez en ajouter jusqu’à 1/5 de votre volume total d’amorce. Les farines dispersantes, coprah, chènevis, lin… feront au contraire travailler l’amorce plus rapidement.

 

 

 

 

Les amorces légères, dites de surface, étang, fritures, principalement utilisées pour l’ablette, les pêches au rappel à faible profondeur et dans les eaux dormantes. On peut leur adjoindre des terres fines et peu collantes pour les faire nuager, idéal pour pêcher les petits poissons. Elles peuvent être ajoutées en faible quantité à une amorce plus lourde comme dispersant, elles apportent également ces très fines particules qui feront une trace dans le courant.

 

 

 

 

Les amorces à fine granulométrie, destinées au tout-venant, aux pêches de fond par faible courant et aux pêches de rappel près du fond. Elles se mélangent aux deux types précédents pour alléger les amorces de fond, ou faire une amorce de rappel pêchant plus profond. Mélangées à une forte quantité de terre on obtient des amorces pauvres pour les pêches d’hiver ou auxquelles on incorpore des esches en bonne quantité.

 

 

 

Si vous choisissez de faire vous-même vos amorces il existe de nombreuses recettes qui ont fait leurs preuves, limitez-vous cependant à un nombre restreint de composants pour chaque recette. Le principe de base étant généralement une chapelure à laquelle s’ajoute un ou deux dispersants, un ou deux collants, ces produits seront choisis en fonction de la couleur, la granulométrie, leurs qualités nutritives… Finissez par un produit aromatique. Une farine à rarement un seul effet sur votre mélange, d’où l’importance de trouver le juste dosage, n’hésitez pas à faire une boule d’amorce que vous plongez dans un seau d’eau, vous verrez alors le temps qu’elle met à se désagréger, les particules qui remontent et celles qui restent au fond, si vous en avez la possibilité faite le dans un ruisseau ou une rivière aux eaux claires, c’est très riche d’enseignement. Limitez le nombre des différentes farines utilisées pour vos recettes en choisissant des produits assez polyvalents, vous réduirez ainsi le besoin de place et surtout le gaspillage. Expérimentez vos recettes en prenant soin de bien noter celles-ci, ainsi que les conditions dans lesquelles elles sont efficaces, c’est ainsi que vous progresserez et obtiendrez des résultats réguliers au bord de l’eau.

 

 

 

 

Bien souvent, si la surface de l’eau est calme, vous constaterez que votre amorce travaille au petit pétillement qui remonte à la surface, vous en déduirez évidement que vos boules sont juste à l’amont du départ de ce phénomène. C’est donc un excellent repère pour la pêche, mais le poisson peut aussi se tenir plus en aval.

 

 

 

 

Le mouillage

 

 

 

 

C’est sans doute le point le plus important dans la confection d’une bonne amorce, il n’y a pas de dosage précis pour telle ou telle recette, mais une juste appréciation de la texture du mélange. Il faut avant tout savoir ce que l’on recherche, une amorce peu mouillée sera peu collante, plus légère et travaillera rapidement, c’est une solution pour les pêches de rappel à faible profondeur et dans les eaux calmes, les particules descendent lentement et dérivent en partie avec le courant. Cette solution n’est adaptée qu’aux courants lents ou nuls, en eau rapide l’amorce se retrouve vite hors de la zone de pêche. Continuons donc à mouiller notre amorce en ajoutant progressivement de l’eau et en brassant avec application, elle devient progressivement plus collante et permet de former des boules compactes et dures. C’est la bonne méthode pour les pêches de fond, l’amorce libère peu de particules pendant la descente, ce qui évite de rameuter le menu fretin. Si vous poussez plus loin le mouillage, c’est pour obtenir, pour les amorces très fines, une pâte molle, mais peu collante qui éclate en surface, jusqu’à une soupe que vous distribuez à la cuillère, cette technique est connue des pêcheurs d’ablettes et autres fritures. Pour les autres préparations vous obtiendrez des boules plus molles et plus lourdes, l’amorce déjà saturée d’eau de délitera plus rapidement, les particules resteront près du fond.

 

 

 

 

Ce mouillage doit dans tous les cas se faire progressivement, en prenant soin de laisser les farines gonfler une dizaine de minutes entre chaque opération, ce n’est que de cette manière que vous obtiendrez la bonne consistance. Une amorce ne doit pas ressembler à une bouillie collante, vous devez pouvoir effriter une boule avec les mains. Une fois ce travail terminé, tamisez votre amorce sur une grille aux mailles adaptée à sa granulométrie. Cette opération rendra votre préparation plus homogène et aérée. Attention ! Surtout en été, en cours de pêche votre amorce va sécher un peu, il faudra donc la remouiller de temps à autre, mais avec parcimonie.

 

 

 

 

Nous allons maintenant aborder l’utilisation de la terre et des esches. Les terres comme nous l’avons vu précédemment ont plusieurs rôles, elles alourdissent l’amorce et diminuent la part consommable par les poissons, les plus fines servent à troubler l’eau en créant un nuage. Les grosses terres et les argiles sont recherchées pour leur pouvoir collant elles sont peu traçantes. Les plus légères sont souvent utilisées comme liant, ainsi que pour leur pouvoir traçant et leur couleur. Elles peuvent être mélangées pour en combiner les effets, la proportion va de quelques poignées à plus de la moitié de votre préparation, vous pouvez également confectionner des boulettes de terre pure en y incorporant des esches, ou simplement pour faire du bruit là où les poissons réagissent positivement à cette sollicitation. Vous trouverez un bon choix de terres adaptées aux différents usages dans vos magasins, certaines sont livrées sèches (les argiles fines très collantes et les produits traçants) d’autres déjà humides (terre de rivière, terre de Somme, argile jaune), sont prêtes à l’emploi, tamisez-les avant de les incorporer, pensez que dans tous les cas cet ajout assèchera un peu votre amorce donc n’hésitez pas à la mouiller un peu plus lors de la préparation. Si vous utilisez des terres que vous collectez vous-même, attention à leur préparation, elles doivent être suffisamment humide, mais pas collantes, après un bon tamisage conservez-les dans un seau fermé hermétiquement.

 

 

 

 

Pour finir, ajoutons des esches dans cette amorce, la plupart, qu’elles soient végétales ou animales sont relativement inertes. Les asticots vivants sont l’exception, ils chercheront à s’extirper rapidement en faisant éclater vos boules ce qui peut être intéressant dans un plan d’eau, mais nuisible dans le courant. Pour limiter ou éliminer le phénomène, n’hésitez pas à congeler tout ou partie de ces asticots. Pour bien gérer votre distribution d’esche, partagez votre amorce en ne prenant que la quantité nécessaire à votre amorçage de départ, le reste sera utilisé au fur et à mesure dans le bac destiné au rappel, vous y incorporerez alors les esches souhaitées selon les besoins. Il est possible en fonction de la profondeur et du courant de distribuer les esches (graines, asticots), sous forme d’un rappel régulier nommé « agrainage ». Les plus légères (fouillis de vers de vase, vers coupés) seront incorporées à des boulettes d’amorce ou de terre.

 

 

 

 

Revenons sur la couleur des amorces, les principaux critères de choix sont la couleur naturelle des fonds, la teinte de l’eau et les poissons recherchés. Dans une eau très claire, phénomène courant en hiver, il est important de ne pas créer une tache trop marquée sur le fond, les poissons ayant alors une bonne visibilité, les couleurs sombres sont les plus discrètes. Une eau normalement teintée rend les poissons moins méfiants, les couleurs moyennes sont les plus universelles, les couleurs claires sélectionneront souvent les beaux poissons beaucoup moins méfiants (brèmes, carpes) tandis que les plus foncées rassureront les plus méfiants (gardons et tanches). Si l’eau est inhabituellement colorée par des mouvements d’eau, les couleurs atypiques comme le rouge pourront faire la différence. Les amorces traçantes pour la friture iront du blanc au brun plus ou moins clair, en passant par le jaune. C’est là encore la couleur de l’eau et la méfiance des poissons du secteur qui guidera votre choix.

 

amor2
amor1
amor3

 

 

L’amorçage de départ est plus ou moins copieux comme vu plus haut, confectionnez des boules de bonne taille et bien serrées, positionnez votre canne sur un support puis lancez vos boules, légèrement en retrait de la pointe de votre scion, coté aval si le courant est faible, plus ou moins haut à l’amont si celui-ci est fort et suivant la profondeur, car dans ce cas votre amorce aura tendance à dériver un plus ou moins durant la descente, vous prendrez parfois vos poissons bien plus bas que votre amorce. Le rappel obéit aux mêmes règles de précision pour ne pas disperser le poisson. Vous pouvez amorcer deux distances bien différentes si vous disposez d’une grande canne.

 

 

 

La pêche au feeder est un cas particulier, l’amorce est déposée à chaque lancer grâce à l’amorçoir. Le mouillage de l’amorce et son pouvoir collant conditionneront donc le temps qu’elle mettra à se déliter une fois au fond, ce qui doit se faire en quelques minutes, l’usage de la terre n’aura pour but que d’appauvrir l’amorce ou de la faire tracer, évitez les argiles et terres trop collantes. Au départ, rechargez fréquemment votre panier de façon à former rapidement un petit tapis sur le fond, ensuite adaptez le rythme au comportement du poisson, mais en l’absence de touches, continuez à amorcer en relançant toutes les cinq à dix minutes. Le serrage de l’amorce dans le feeder est donc un facteur important à bien maitriser.

 

 

 

 

La pêche à l’anglaise ou à la bolognaise nécessite aussi une adaptation, au-delà d’une vingtaine de mètres la fronde devient indispensable. L’amorce devra être assez collante pour supporter le choc et lourde pour aller loin, adaptez la puissance de votre fronde à la taille de vos boules et à la distance à atteindre. Pour acquérir la précision, le geste doit être parfait et toujours identique, les boules parfaitement calibrées. Bien installé sur votre siège, prenez votre fronde en main bras tendu, alignez-la sur un repère en face de vous, horizontalement comme verticalement, votre ligne (ou canne utilisée pour le sondage) est en position de pêche et sert de repère pour ajuster le tir, chargez votre boule et tendez les élastiques toujours à la même longueur. Ainsi, vous apprendrez vite à lancer avec précision, les premières boules seront parfois hors zone de pêche, vous corrigerez la distance en jouant sur la hauteur de la main qui tient la fronde et/ou sur la tension des élastiques. Si les premiers essais ne sont pas concluants, appliquez-vous et entraînez-vous, les meilleurs sont aussi passés par là.