La pêche de la carpe à rôder

 

 

Il est difficile de déterminer précisément les origines de la carpe dans notre pays. Vraisemblablement, elle viendrait d’Asie et d’Europe de l’est, ses premières introductions pourraient remonter aux conquêtes romaines. Elle a connu un réel développement en France au moyen âge, époque où les moines en firent l’élevage un peu partout pour des raisons alimentaires.

 

Les pêcheurs à la ligne s’y sont bien sûr intéressés, mais le matériel rudimentaire des premiers pratiquants n’était pas plus à hauteur de la pêche de la carpe que des grands carnassiers. L’avènement des moulinets et fils de nylon ont rendu possible la capture de beaux poissons. Il n’en fallait pas plus pour que quelques pêcheurs se spécialisent dans sa recherche exclusive, équipés de solide matériel ils présentaient aux poissons convoités, maïs, pois, fèves, patate, châtaigne, pâte grise (j’ai la recette !) … La surveillance des lignes se faisait visuellement, sauf pour quelques bidouilleurs qui posaient une petite pierre sur le fil au-dessus d’un seau métallique et autres astuces de ce genre. Les progrès de la technologie ne pouvaient pas ne pas rattraper cette pêche. Le carbone, les moulinets, les fils, l’électronique vinrent révolutionner cette technique qui devint dans les années quatre-vingt-un véritable phénomène de mode. Cette mode passée il en reste aujourd’hui de véritables passionnés et des techniques sophistiquées

Je vais commencer ce sujet par une technique simple et très ludique qui ne demande que peu de matériel, je remercie Mickael pour sa contribution.

carpes

 

Bien qu’elle ne soit pas très médiatisée, la pêche de la carpe à rôder, ou stalking pour nos amis anglophiles, séduits de plus en plus de nouveaux pêcheurs. Le principe consiste à rechercher le poisson plutôt que d’essayer de l’attirer sur un point précis.

Le matériel :

Il doit être réduit à l’essentiel si vous ne voulez pas que les déplacements soient un supplice. Une boite pour le petit matériel, hameçons, plombs, fil, ciseaux, dégorgeoir, émerillons…. N’oubliez pas les appâts et esches ainsi que des sacs et du fil soluble. Un tapis de réception et une épuisette complètent les accessoires. La canne, ne vous privez pas de faire l’acquisition d’un modèle spécialisé pour cette pêche, les prix restent abordables, les longueurs habituelles se situent entre 9 et 10 pieds pour une puissance de 2.5 à 3 livres. Le moulinet n’a pas besoin d’être énorme, mais choisissez-le robuste avec un frein précis et efficace, la bobine sera garnie de 35 à 40/°° ou adapté plus précisément aux poissons et à l’encombrement des lieux que vous allez pêcher. Une paire de lunettes polarisante peut parfois s’avérer très utile. Les vêtements de couleur vive sont bien sûr proscrits, vous devez vous fondre dans le décor.

 

C’est une technique facile à mettre en œuvre, qui demande peu de matériel, les montages sont simples, mais doivent cependant être discrets, elle permet d’être mobile et peut se pratiquer sur de courtes sorties.

Avec une ligne flottante :

Un petit flotteur type « anglaise » de 3 à 6 grammes de portance, un stop float sur la ligne pour régler la profondeur de pêche très rapidement, l’ensemble lesté par une petite olive en tenant compte du poids de votre esche. Évitez les couleurs peu discrètes de certains flotteurs qui pourraient bien alerter les carpes dans les eaux peu teintées, plusieurs fabricants se sont penchés sur le sujet et proposent des produits dédiés à cette technique. Terminez cette ligne par un petit émerillon auquel vous raccorderez un bas de ligne en fluorocarbone, la longueur habituelle est d’environ trente centimètres, mais peut varier en fonction des besoins. L’hameçon devra être d’une solidité irréprochable, de taille 6 à 10 pour un eschage direct de maïs, vers de terreau, asticots…. Ces esches classiques restent des valeurs sures même si certains pêcheurs leur préfèrent celles habituellement utilisées pour la pêche au posé.

Montage en plombée :

Une simple olive, de 10 à 100 grammes suivant les conditions de pêche, enfilée sur le corps de ligne suivie de votre bas de ligne, sans accessoires superflus. Il existe cependant d’autres montages où même les plombs prennent une tenue de camouflage, tout dépendra de la méfiance et du degré d’éducation de vos poissons.

 

L’action de pêche :

 

Il est préférable d’avoir au préalable effectué un repérage sur les secteurs que vous souhaitez pêcher, vous localiserez ainsi les postes occupés par les poissons, soit visuellement ou par un environnement qui semble favorable, arbres morts, nénuphars, berges creuses et cassures, arrivées d’eau… Procédez avec autant de discrétion que lorsque vous serez en action de pêche. Vous pouvez effectuer un léger amorçage d’accoutumance avant votre sortie de pêche. Sinon en arrivant sur un poste, amorcez avec la plus grande discrétion et posez votre ligne. À la touche, ferrer fermement et brider immédiatement le poisson sur les zones encombrées, c’est un combat sous la canne souvent violent. Ne reste plus que la mise à l’épuisette, le tapis de réception et la photo souvenir avant la remise à l’eau. Tout ce vacarme risque d’avoir semé un peu la panique sur ce poste, il est donc préférable de passer au suivant, ce que vous ferez également en l’absence de touches.

 

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