La pêche à l’anglaise
Cette technique importée en France dans les années 70, permet avec un flotteur de pêcher à des distances hors de portée des plus grandes cannes au coup. L’anglaise se pratique habituellement entre 15 et 30 mètres et parfois plus pour les meilleurs spécialistes de cette pêche. Elle n’est cependant praticable qu’en plan d’eau et rivières à courant lent. La pratique en mer est possible dans les ports ou les zones calmes et peut se révéler très amusante. Elle s’adresse à toutes sortes et toutes tailles de poissons.
Les cannes
Les modèles les plus courants, généralement en trois brins, mesurent 3,60, ou 3,90m. Elles ont un nombre important d’anneaux, surélevés pour éviter que le fil ne colle à la canne. Il existe quelques modèles de 4,20 ou 4,50m ainsi que des cannes télescopiques. La puissance de la canne sera choisie en fonction du poids des montages utilisés. La longueur la plus standard est 3.90m.
Les moulinets
Généralement de taille 40, ils doivent avoir une bonne vitesse de récupération. Les bobines auront une contenance idéale de 150m 14ou 16/°°. Les fils couramment utilisés vont du 12 au 16/°° mais peuvent dépasser les 20/°° pour des pêches extrêmes.
Les flotteurs (Wagglers)
Ils sont généralement de bonne taille. Leur rôle en plus de soutenir le lest, est de servir à lancer le montage. Leurs antennes peuvent être interchangeables et leur taille souvent importante permet une bonne visibilité même à grande distance. Les flotteurs de forme effilée sont utilisés en eau très calme et sans vent, à l’inverse ceux aux formes plus trapues lorsque les eaux sont plus agitées. Les modèles munis d’ailettes sont réservés aux pêches à grande distance. Les petits modèles, à droite sur l’image, sont souvent utiliser pour la pêche de la carpe (pellets Wagglers). Les sticks (avant dernier droit), attachés par la base comme les Wagglers et les Avon (dernier droite) fixés en deux points sont à réserver aux petites rivières. La pêche avec un flotteur Avon fixé en deux points se pratique comme la bolognaise et trouvera toute son utilité en présence d’un courant soutenu. La fixation du flotteur se fait: soit en passant le fil de la ligne dans la boucle prévue et en positionnant des ligature au dessus et au dessous, soit en utilisant les petits accessoires présent sur l’image suivante.
Les amorces
On peut utiliser, comme dans la pêche au coup, des amorces à base de farines. Elles seront plus ou moins lourdes et collantes en fonction des distances de pêche et du courant. L’amorçage à la main devient très vite impossible dès que la distance augmente, il faut alors utiliser des frondes adaptées au type d’amorçage et à la distance. Cette pêche se pratique aussi très souvent en agrainant régulièrement, soit avec des asticots ou toutes autres esches. Les « pellets » sont également une alternative intéressante pour sélectionner les beaux poissons, tant pour l’amorçage qu’à l’hameçon suivant la taille.
Les plombs
Il faut impérativement utiliser des plombs anglais mous, voici un tableau des principales tailles et de leur poids en grammes. Ces plombs ont la faculté de se pincer facilement avec les doigts sans blesser le fil, de se retirer tout aussi facilement et de se déplacer sans difficulté.
N° | SSG | AAA | BB | 1 | 2 | 4 | 6 | 8 |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Poids | 1.6 | 0.8 | 0.4 | 0.3 | 0.25 | 0.2 | 0.15 | 0.1 |
Les montages
La première chose est de déterminer le poids de la plombée sur la ligne comme on le ferait pour n’importe quelle autre ligne. Ensuite le poids du waggler dépend de la distance de pêche et du vent. Les Wagglers étant en majorité plombée, le choix se fera de la façon suivante : le poids principal du waggler pour le lancer, le poids secondaire pour la profondeur et le type de pêche. Un 5g + 1g aura donc un poids total de 6g dont un maximum de 1g sur la ligne. Il est évident que l’on peut reporter une partie du poids prévu pour la ligne vers le flotteur sous forme de gros plombs positionnés sous le flotteur et ainsi pêcher avec par exemple 0,40g sur la ligne quitte à redescendre des plombs si l’on éprouve le besoin de pêcher plus lourd. Certains flotteurs possèdent à leur base une plombée modulable, il est donc facile de les adapter aux circonstances. La limite pour les montages fixes, est de ne jamais mettre plus d’un tiers du poids total de l’ensemble en bas. Une fois ce point réglé, le choix du système d’attache est une question de goût et seule l’expérience de chacun déterminera des préférences. Si le waggler n’est pas plombé, la plombée principale sera réalisée avec quelques gros plombs pincés de part et d’autre du waggler. Comme pour toute pêche avec un flotteur, un soin particulier sera apporté à l’équilibrage pour assurer une bonne sensibilité à la touche.
Il est possible lorsque la profondeur d’eau devient importante de faire un montage coulissant, les flotteurs plombés seront alors les plus pratiques. La butée basse de ce montage sera réalisée avec un nœud d’arrêt et éventuellement une perle de butée souple juste au-dessus de la plombée principale, tandis que celle du haut le sera avec deux nœuds d’arrêt que l’on fera glisser pour régler le fond.
Le montage coulissant peut également être utilisé pour obtenir un montage parfaitement immobilisé près du fond, on utilise alors un flotteur non plombé ou à plombée modulable, permettant de créer une plombée massive entre 1m et 1.5m au-dessus de l’hameçon, suivi d’une plombée secondaire et d’un plomb de touche. Ce montage est intéressant par vent fort, pour pêcher loin, pour éviter les petits poissons entre-deux eaux ou pour pêcher vite sur des poissons voraces comme le sont parfois les poissons-chats. Cette technique rappelle la pêche à caler pratiquée à la grande canne.
Troisième montage, assez différent, il utilise des flotteurs type stick ou deux points d’attache : avon. Ce montage permet de pêcher à la longue coulée dans des rivières de faible ou moyenne profondeur. Il est aussi parfaitement adapté aux pêches à roder truites, ombres, barbeaux, chevesnes…… La plombée pourra être modulée en fonction des postes prospectés en remontant quelques plombs juste sous le flotteur. Il est également possible d’utiliser cette technique en plan d’eau, mais uniquement en absence de vent.
Montage avon deux points. le flotteur peut être remplacer pas un stick fixé par la base
Technique
Le lancer s’effectue canne par-dessus la tête en prenant un repère sur la berge en face. En fin de lancer, freiner légèrement la sortie du fil sur la bobine avec le doigt pour permettre au montage de bien s’étaler, tendre la bannière et plonger le scion de la canne dans l’eau, donner aussitôt quelques tours de manivelle pour noyer la bannière. Dans cette pêche, la précision est de mise, aussi pour conserver toujours la même distance de pêche il est préférable d’avoir un repère sur sa ligne, soit sous forme d’une ligature dont on laissera les brins assez longs pour faciliter le passage L’amorçage
En rivière, il se fait un peu en aval de façon à ce que le montage ait le temps de se mettre en place avant d’arriver sur ce point. Cet amorçage doit être précis, ce qui n’est pas évident lorsque l’on débute avec la fronde, mais patience et application finissent par payer. Ce frondage se fait en utilisant de petites boules d’amorce bien calibrées et en ayant toujours le même geste. Pour acquérir cette précision, il faut commencer par choisir une fronde adaptée à la distance souhaitée, garder toujours la même position assise sur son siège, le bras qui tient la fronde doit être tendu, aligné sur un repère aussi bien horizontal que vertical, ensuite, avec l’autre main, tendre les élastiques en gardant le coude près du corps et en gardant toujours la même tension. L’amorçage à la main reste possible tant que la distance ne dépasse pas 20 à 25 mètres. L’entrainement est la seule façon d’acquérir les bons gestes et obtenir des résultats.
Le ferrage
Il s’effectue d’un mouvement latéral, canne vers l’amont, ample, mais sans brutalité, sinon gare à la casse ! En fin de coulée le montage devra être ramené de manière assez vive pour éviter tout risque d’accrochage
Les emmêlages
Ils ont principalement trois origines : un montage de ligne mal réalisé, mauvaise répartition de la plombée, mauvais centrage des plombs. Lors du lancer, pensez à freiner votre ligne avant qu’elle ne touche l’eau pour bien l’étaler vers l’avant, le vrillage du bas de ligne est souvent dû à la position des esches sur l’hameçon (deux asticots piqués par la pointe forment une parfaite hélice alors que si le premier est enfilé sur la hampe de l’hameçon et le second piqué par le bout les choses vont déjà mieux), les bas de ligne très fins vrillent encore plus facilement, n’hésitez pas à modérer votre vitesse de récupération, le micro émerillon qui remplace le plomb de touche limite également les risques
Dans les anneaux ou en utilisant un marqueur spécial qui laisse une trace blanche sur le fil. Une autre solution consiste une fois la distance de pêche trouvée, à bloquer le fil dans le clip fil du moulinet au premier lancé et compter le nombre de tours de manivelle lors de la tension et immersion de la bannière, peut-être un peu moins précis, mais efficace quand il faut aller vite. Il faut ensuite contrôler la dérive et éviter que le fil ne forme un ventre trop important. Si vous éprouvez des difficultés à noyer votre fil, dégraissez-le à l’aide d’un produit vendu à cet effet, ou en pinçant celui-ci lors d’un rebobinage dans une petite éponge imbibée de produit vaisselle.